La rénovation énergétique … il ne sert à rien de forcer la main !

 

 

Il y a deux ans on ne parlait que d’elle… La rénovation énergétique allait booster un secteur quelque peu léthargique : celui de la rénovation des bâtiments anciens, dans la foulée de la RT 2012 applicable au neuf. Pour forcer la main des particuliers et de certains professionnels, le Gouvernement a publié le décret n° 2016-711 du 30/05/2016, concernant les « travaux d’isolation en cas de travaux de ravalement de façade, de réfection de toiture ou d’aménagement de locaux en vue de les rendre habitables » (travaux dits « embarqués »). Il s’agissait de l’obligation de mettre en œuvre une isolation thermique à l’occasion de gros travaux de rénovation de bâtiments :
– isoler les façades en cas de travaux de ravalement important
– isoler les toitures en cas de travaux importants de réfection de celles-ci
– améliorer la performance énergétique des pièces ou parties de bâtiments résidentiels existants lors de travaux d’aménagement de celles-ci en vue de les rendre habitables.
Les maîtres d’ouvrage publics et privés, les architectes, les maîtres d’œuvre, les bureaux d’études, les particuliers, les entreprises et les artisans sont donc invités à mettre la main à la pâte. Cette obligation concerne les bâtiments d’habitation, de bureau, de commerce, d’enseignement et les hôtels.
Loin de relancer ces travaux, cette disposition semble avoir des effets pervers et au contraire les freiner. Ce texte conduirait les candidats à ce genre de travaux à différer voire à renoncer à leurs chantiers dans un contexte où la baisse du coût des énergies fossiles (fioul en tête) et des hivers doux réduisent l’intérêt des travaux d’isolation ou de remplacement des équipements de chauffage. Outre le recours aux dérogations permises par le texte, il se dit que dans l’habitat individuel, cela encouragerait même certaines pratiques de facturation opaque pour contourner le fameux décret.
Christian PESSEY