Point de vue sur les conséquences des inondations de début 2018

Régis Bourdot

Les interrogations de la profession sur les conséquences des inondations de l’hiver 2018 sur le bâti

Christian Pessey

Les inondations exceptionnelles qui ont eu lieu cet hiver, principalement dans le Bassin Parisien ont, par leur durée inhabituelle, dégradé profondément le bâti des maisons concernées.

Certains habitations sont restées les pieds dans l’eau pendant près de 2 mois (et restent confrontées à un début de printemps pluvieux et humide), avec des conséquences difficiles à évaluer. Les experts des assureurs restent souvent évasifs sur le niveau d’indemnisation de désordres encore peu mesurables quelques semaines à peine après le retrait des eaux.

Les entreprises spécialisées dans l’assèchement et la décontamination sont confrontées à une situation relativement nouvelle, non pour les dégâts eux-mêmes, mais du fait de l’ampleur et du nombre des chantiers à traiter. En clair elles sont débordées …

Compte tenue du nombre limité d’entreprises de ce genre, la majorité des maisons concernées devront sécher ”naturellement”, par chauffage et ventilation, ou tout au plus avec des déshumidificateurs électriques de puissance réduite. Combien faudra-t-il de temps pour que ces constructions retrouve un état d’hygrométrie normal et donc, aussi, une situation sanitaire correcte : il est difficile de le dire.

Mais surtout, quelles seront les conséquences à long ou moyen terme sur la structure même des habitations et sur leur solidité : les experts eux-mêmes sont dubitatifs et beaucoup refusent de se prononcer avant plusieurs semaines. Les zones argileuses seront particulièrement concernées par le phénomène de gonflement-retrait des terrains qui entraîneront, à l’été, la fissuration des maisons, ajoutant une catastrophe naturelle à une autre. C’est évidemment sans parler des doublages et de l’isolation des parois durement touchés et qu’il faudra rapidement réhabiliter.  Il faudra prendre en compte aussi la dégradation  des installations sanitaires, de chauffage et d’électricité. Les plaquettes, les peintres auront aussi beaucoup à faire.

On aimerait avoir sur le sujet l’opinion des grandes fédérations, mais aussi celle des assureurs dont l’attitude a été jugée positive dans l’urgence mais dont on ignore s’ils ont pris la mesure, à long terme, de l’ampleur des indemnisations à prendre en compte. On notera enfin le silence assourdissant des Pouvoirs Publics, dont les ministres ont vite remisé les bottes et les Kway depuis que les caméras et les appareils photos ont déserté les zones dévastées…

Christian PESSEY

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